Les guerres Napoléoniennes et la guerre de 1812

Mobilisation au Bas-Canada

Remous politiques remplacés par la peur d'une invasion

Carte de l'est du Canada et du nord-est des États-Unis

Légende: Carte de l'est du Canada et du nord-est des États-Unis

Parallèlement, la situation politique au Bas-Canada s'envenime sous la direction du gouverneur en chef sir James Henry Craig, bon soldat mais politicien maladroit. En 1810, dans le but de juguler l'opposition, il ordonne la fermeture du journal Le Canadien et l'emprisonnement de son imprimeur. Ce geste, suivant de peu l'annulation des brevets d'officiers de milice de plusieurs membres de l'opposition siégeant à la chambre d'Assemblée, plonge le Bas-Canada dans une crise politique, car l'opposition est composée essentiellement de Canadiens français, tandis que la plupart des partisans de Craig se recrutent parmi les bourgeois anglophones. La rivalité entre les deux groupes ethniques menace de dégénérer en affrontement.

En 1811, Londres décide de rappeler Craig et de le remplacer par un officier d'origine suisse, parlant le français, sir George Prevost. Excellent gestionnaire et fin politique, celui-ci a pour mandat de réparer les pots cassés et de se préparer à un conflit imminent avec les États-Unis. Grâce à ses manières conciliantes, Prevost rallie bientôt l'opposition. Il s'est rendu compte que Canadiens français et anglais confondus craignent avant tout une invasion américaine. En effet, le discours provenant de Washington n'est guère rassurant : le groupe des War Hawks - les faucons de la guerre - tient le haut du pavé avec l'assentiment du président James Madison. Ce groupe préconise la mobilisation de 50 000 miliciens dans le but d'envahir le Canada, entreprise des plus faciles, selon ses dires. Il suffirait « tout simplement de marcher jusqu'à Québec 61 », affirme l'ancien président Thomas Jefferson, convaincu que la population ne saurait résister à des soldats portant l'étendard étoilé de la liberté.

Images additionnelles

Sir James Henry Craig, gouverneur général du Canada de 1807 à 1811