Les guerres Napoléoniennes et la guerre de 1812

La guerre de 1812

Les forces armées américaines

Officier subalterne de la milice de l'État de New York, 1812-1813

Légende: Officier subalterne de la milice de l'État de New York, 1812-1813

Le 24 juin 1812, un courrier en provenance de New York arrive à Montréal, apportant la nouvelle tant redoutée : les États-Unis ont déclaré la guerre à la Grande-Bretagne sept jours auparavant.

Les Américains ont d'abord l'ambition d'envahir et de conquérir le Canada. Pour y parvenir, il leur faut cependant une bonne armée régulière appuyée par des milices fiables. Avec une population d'environ sept millions et demi d'habitants, ils disposent d'un potentiel énorme. Dès janvier 1812, ils augmentent leur armée régulière de 10 régiments d'infanterie et de deux régiments d'artillerie. À la fin du mois de juin, ces effectifs s'accroissent de nouveau quand le Congrès décide d'entretenir une armée régulière de 35 735 officiers et soldats. De leur côté, les États comptent au moins 600 000 jeunes hommes en état de porter les armes ; ils peuvent donc mobiliser des dizaines de milliers de miliciens pour le service actif, afin de seconder l'armée régulière.

Cette force militaire n'existe cependant qu'en théorie : la réalité est tout autre. En juin 1812, l'armée régulière ne compte que 11 000 hommes, dont 5 000 nouvelles recrues sachant à peine manier un fusil. À part l'artillerie et le génie, le corps des officiers est plutôt médiocre. L'apport d'officiers sans expérience, ayant souvent obtenu leur brevet par faveur politique, n'améliore guère les choses. Les milices, quant à elles, sont d'une qualité très inégale. À cette époque, les milices des différents États ne sont pas soumises à l'autorité fédérale, ce qui donne lieu à des situations incongrues. Par exemple, un général de milice peut revendiquer le commandement de troupes régulières ! Bien plus, un État peut refuser de mobiliser sa milice, même en temps de guerre. C'est d'ailleurs ce que décident les États de la Nouvelle-Angleterre, qui s'étaient opposés à la déclaration de guerre. Enfin, il n'existe pas de véritable état-major des armées pour établir la planification stratégique et tactique essentielle à tout succès militaire. Cette tâche relève d'un politicien, le secrétaire d'État à la Guerre, plus ou moins bien secondé par les généraux.

Images additionnelles

Soldat de cavalerie du régiment américain des Light Dragoons au cours de la guerre de 1812